La santé: un luxe ou un droit ?
« Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » selon l’Article 3 de la de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Le droit à la vie inclut-il le droit à maintenir cette vie par l’accès universel aux soins ? Avec le traitement de son choix ?
Qu’en est-il si le traitement choisi inclut un complément alimentaire à base d’une écorce d’arbre disponible seulement en petite quantité, où l’accès universel est tout simplement matériellement impossible ? S’agit-il d’un droit, ou d’un luxe ?
Tout produit haute gamme, fabriqué en toute petite quantité, et faisant l’objet d’un savoir-faire extensif et d’un contrôle qualité développé, est en effet considéré, par nature, comme un produit de luxe. Les compléments alimentaires à base de plantes disponibles seulement en petite quantité, ne permettant aucune économie d’échelle tout en faisant l’objet d’une recherche de pointe, ne font pas exception.
Mais il faut faire la différence entre le vrai prix d’un produit naturel et rare, et les prix artificiellement gonflés de certains médicaments synthétiques, qui ne s’expliquent que par l’appât du gain des laboratoires.
Le fumarate de diméthyle, une molécule employée comme fongicide depuis les années 50, serait paraît-il bénéfique pour la sclérose en plaque. M. Ballinari, pharmacien suisse installé à Berne, en fabrique dans son arrière-boutique et facture le traitement 2500 euros par an. La firme britannique Biogen Idec proposerait la même molécule, sous le nom de Tecfidera, pour 30 000 euros par an. (Je souhaite bon courage à M. Ballinari).
Quant au Sovaldi (La pillule à 1000 dollars !), le nouveau produit pour traiter l’hépatite C, il est proposé par la société Gilead, à un prix 280 fois supérieur à son prix de revient !
Une fois remboursés par la sécurité sociale ou autre assurance santé, l’accès à ces produits aux prix astronomiquement gonflés n’est plus un luxe, mais devient un droit. Ça n’en reste pas moins, à mon sens, une arnaque…