Les Dangers du plastique

Une personne m’a confié que depuis qu’elle avait lu mon blog de la semaine dernière, elle préférait maintenant consommer des jus à la place de l’eau.

Sa marque préférée propose, dans des bouteilles en plastique, des recettes élaborées aux noms alléchants, à base de jus de fruits et légumes « fraîchement pressés », comme par exemple un mélange de jus de mangue et de piment rouge.

Pour moi, ça m’a tout l’air d’une autre bouteille en plastique, avec les mêmes risques de fuite de produits chimiques que celle remplie d’eau, et en plus contenant 22gr de sucre ajouté.

Sous la plupart des récipients en plastique se trouve un triangle contenant un numéro. Celui-ci fait référence aux divers types de produits chimiques utilisés dans la fabrication du plastique. Il existe 7 numéros (catégories) au total. Sachez que tous les plastiques ne présentent pas le même niveau de toxicité.

1 – Polyéthylène téréphthalate (PET or PETE)

C’est l’un des produits chimiques les plus nocifs, parce qu’il peut relâcher du trioxyde d’antimoine. Il est couramment utilisé dans la fabrication d’emballages pour le beurre de cacahuètes et celle  des bouteilles de boissons gazeuses, jus de fruits, eau, bière, rince-bouche, produits d’entretien et vinaigrettes pour salade.

Une étude menée par un groupe de géochimistes a comparé le taux de concentration de trioxyde d’antimoine (lien vers page wiki) contenu dans l’eau conditionnée en bouteilles fabriquées à partir PET (catégorie 1) avec le taux d’antimoine contenu dans l’eau cristalline et dans les eaux commercialisées dans des bouteilles en polypropylène (catégorie 5) ou en verre. Ils ont conclu que l’antimoine était un contaminant provenant du PET.

Bien que l’eau du sol contienne environ 2 particules par mille milliards d’antimoine, l’eau tout juste mise en bouteille en contient en moyenne 160. Les échantillons d’eau, ayant passé jusqu’à six mois dans les bouteilles ont atteint des niveaux s’élevant à  630 particules par mille milliards.
(Disponible en ligne à : http://www.rsc.org/publishing/journals/EM/article.asp?doi=b517844b)

Les personnes exposées quotidiennement au trioxyde d’antimoine pendant de longues périodes présentent souvent une irritation des voies respiratoires et de la peau ; chez les femmes, on observe une augmentation des problèmes menstruels et de fausse couche ; leurs enfants souffrent d’un ralentissement du développement dans les douze premiers mois de leur vie.

 Les risques qu’un liquide soit contaminé par l’antimoine augmentent proportionnellement avec le temps que celui-ci passe dans le récipient en plastique.

2- Polyéthylène haute densité (PEHD)

Il est utilisé dans les emballages opaques pour le  lait, les sacs d’ordures ménagères, les bouteilles d’eau, de jus, d’eau de javel, de détergent, de shampoing, les pots de yaourts et de margarine. Cette catégorie est considérée comme une des «plus sûre», mais la recherche sur les risques associés à l’utilisation de ce type de plastique est toujours en cours.

3- Chlorure de Polyvinyle (V ou en Vinyl ou PVC)

Le PVC est connu pour contenir des phtalates soupçonnés d’être cancérigènes.
Il est utilisé dans la fabrication des jouets, emballages alimentaires ou non-alimentaires transparents (ex : film étirable), certains flacons souples, bouteilles de shampoing, d’huile alimentaire, de détergent mais aussi dans les rideaux de douche, tubes de crème, et de nombreux produits de construction (ex : tuyaux, revêtements).

Le PVC a été décrit comme l’un des produits de consommation les plus dangereux jamais créés. Le PVC libère soit du di(2-ethylhexyl) phtalate (DEHP) soit du butyle benzyle phtalate (BBP), en fonction du plastifiant ou assouplissant (généralement DEHP) utilisé.

Les DEHP et BBP sont des perturbateurs endocriniens imitant les œstrogènes (hormones féminines). Chez les enfants, ils sont fortement liés au problème d’asthme et aux symptômes allergiques. En raison de leurs effets négatifs sur le foie, les reins, la rate, la formation osseuse et le poids, ils tendent à favoriser le développement de certains types de cancer.

Depuis 1999, l’Union Européenne a interdit l’utilisation du DEHP, du BBP et de quatre autres phtalates entrant dans la fabrication des jouets en plastique pouvant être mis à la bouche par des enfants de moins de trois ans.
(Voir http://www.rsc.org/publishing/journals/EM/article.asp?doi=b517844b)

4- Polyéthylène basse densité (LDPE)

Ce plastique est largement utilisé dans la fabrication des sacs en plastique, des emballages de vêtement chez les teinturiers, des sachets pour aliments surgelés, des bouteilles souples (miel, condiments). Il est considéré comme un des plastiques les «plus sûr», cependant, la recherche sur les risques associés à ce type de plastique est toujours en cours.

5- Polypropylène (PP)

Il est utilisé dans la fabrication de bouteilles de ketchup, des pots de yaourt, des emballages de margarine, des pailles, des récipients en plastique opaque, et même dans la fabrication des biberons. Il est aussi considéré comme un des plastiques les «plus sûr».

La recherche sur les risques associés à ce type de plastique est en cours.

6- Polystyrène (PS)

Le PS contient du styrène, qui est un carcinogène connu. Il est utilisé dans la fabrication des boites en polystyrène tels que les boîtes d’œufs, les emballages d’aliments de type fast-food, et dans les couverts en plastique et les étuis de CD.

Ce plastique rejette du styrène, qui est un perturbateur endocrinien imitant les œstrogènes et  risque donc, potentiellement, de causer des problèmes de stérilité et de développement.

Une exposition prolongée à cette substance chimique peut affecter le cerveau et le système nerveux. Selon des études effectuées sur des animaux, l’exposition a également des effets indésirables sur les globules rouges, le foie, les reins et l’estomac.

Le PS est également présent dans la fumée de cigarette, les émanations des matériaux de construction, les gaz d’échappement et l’eau potable.

Le styrène contamine de façon significative les aliments gras chauffés dans les récipients en polystyrène.

7- Autres

Il s’agit d’une catégorie fourre-tout qui comprend tout ce qui ne rentre pas dans les six autres catégories. Il faut être prudent dans l’interprétation de cette catégorie, car elle comprend aussi bien le polycarbonate (un plastique dangereux) que les plastiques nouveaux bio-biodégradables fabriqués à partir de ressources renouvelables telles que le maïs, la pomme de terre et la canne à sucre.

Le polycarbonate est utilisé dans la fabrication de nombreux biberons et gobelets en plastique pour enfants, de bouteille d’eau pour le sport, de bidons d’eau de trois et cinq gallons (environ 4 litres), de revêtements intérieurs des boîtes de conserve, de bouteilles de jus de fruits et de ketchup, de CD, de téléphones cellulaires, d’ordinateurs.

Le polycarbonate rejette du bisphénol A, qui est un perturbateur endocrinien connu. De nombreuses études ont montré un large éventail d’effets indésirables liés à une exposition de bas niveau au bisphénol A : lésions ovariennes chromosomiques, diminution de la production de spermatozoïdes, puberté précoce, divers changements comportementaux, altération de la fonction immunitaire et changement de sexe chez les grenouilles.

Sources:
http://lifewithoutplastic.com/en/about-plastic/plastic-types
http://www.the-eco-market.com/plastic-recycle-codes.html
http://www.savemobile.org/blog/plastic_types_jan07.pdf