Responsabilisation, traçabilité, BPF…
Il y a tout juste quelques mois, le Procureur Général de New York a lancé une grande campagne pour imposer aux fabricants de compléments alimentaires, un nouveau test ADN supposé aider à retracer l’identité des plantes utilisées dans leurs produits(1). Tous les experts de l’industrie s’accordent à dire que le test ADN convient pour tester des plantes entières, mais pas les extraits botaniques, car tous ne contiennent pas d’ADN. Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) exigées par la FDA recommandent d’autres méthodes, telles que HPLC et HPTLC.
Dans le même temps, la presse a fustigé l’industrie des compléments alimentaires dans son ensemble, citant un manque de traçabilité, et appelant à une refonte complète du secteur, si ce n’est à sa disparition…
Nous apprenons par le secrétaire adjoint à la Défense, Robert Work, que le Pentagone a récemment expédié des échantillons d’anthrax actif à 51 laboratoires dans 17 États, ainsi que dans le district de Columbia, au Canada, en Corée du Sud et en Australie(2). La portée du problème suggère clairement des insuffisances dans les procédures utilisées pour s’assurer que les échantillons d’anthrax soient inactivés avant d’être expédiés aux laboratoires. Nous sommes contents d’apprendre que l’admission de cette erreur a incité le Département américain de la Défense à ordonner une « enquête approfondie »(3).
Il est en effet temps d’enquêter : déjà des lettres transportant de l’anthrax en poudre avaient été envoyées aux membres du Congrès et aux médias, tuant cinq personnes et en infectant 17 autres peu de temps après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Le FBI avait remonté la piste jusqu’à un scientifique d’un laboratoire de l’armée dans le Maryland(4).
Et selon Reuters, le gouvernement canadien a confirmé la semaine dernière qu’il avait reçu, en 2006, du Département de la Défense, un échantillon contenant probablement pu contenir de l’anthrax actif(5).
Il est probable que si une entreprise privée expédiait de l’anthrax, elle serait immédiatement fermée et poursuivie pour activité criminelle. Mais quand il s’agit de l’armée, une enquête des procédures n’est ordonnée qu’à la Troisième publique !
Je me demande ce qui se passerait si le Procureur Général de New York avait juridiction sur le Pentagone …
(1)www.ahpa.org/Default.aspx?tabid=507 (2)http://www.cnn.com/2015/06/03/politics/pentagon-51-labs-in-17-states-with-questionable-anthrax/index.html
(3)http://www.independent.ie/world-news/us-anthrax-blunder-scandal-widens-31265711.html
(4)http://www.latimes.com/nation/nationnow/la-na-pentagon-anthrax-20150603-story.html
(5)http://www.independent.co.uk/news/world/americas/anthrax-scandal-us-defence-department-sent-anthrax-sample-to-canadian-government-10295034.html