“Si l’abeille disparaît l’humanité en a pour 4 ans” Albert Einstein
Monique Beljanski, ma maman, est une scientifique dont le nom est attaché à de nombreuses publications, présentatrice qui fait salle comble, auteure plusieurs fois publiée, et comme elle ne s’arrête jamais elle réagit souvent à l’actualité. Aujourd’hui je lui ai proposé de le faire sur mon blog.
“Le 26 janvier dernier, TV5 monde a programmé une émission très intéressante sur la disparition des abeilles. Disparition très inquiétante car elle met en danger la pollinisation des plantes et arbres fruitiers.
C’est un phénomène mondiale dont on parle depuis fort longtemps mais dont les causes ne sont pas encore très claires. Les conclusions des spécialistes interrogés furent pour moi très intéressantes, et vous allez comprendre pourquoi.
Le lien entre la mort des abeilles et la mise sur le marché de toutes sortes de substances chimiques (engrais, pesticides, anti-parasites etc…) a fait la fortune des industries chimiques et le malheur des apiculteurs.
Au cours de l’émission, Bayer a été mis en cause pour ses molécules neuro-perturbatrices pour les abeilles. Bien entendu les agences préposées aux contrôles et autorisations des produits (celles-là même que l’on retrouve pour les médicaments, et les OGM) ont largement minimisé l’effet toxique de ces substances dont l’usage n’est interdit qu’à partir de hautes doses de concentrations. Or, comme le précisaient les scientifiques interrogés dans l’émission, il a été observé que les effets de ces produits, dont l’action est progressive cumulative se manifeste directement sur l’ADN. Il existe une très forte synergie d’action négative lorsque deux ou trois neuro-perturbateurs sont présents en très faibles concentrations.
L’accumulation de ces substances sur l’ADN conduit celui-ci à des modifications de forme qui entraînent des synthèses qui échappent à la régulation normale, et ouvrent à des pathologies parfois mortelles. Les synergies sont souvent observées en biologie. Parfois elles sont positives (comme c’est le cas de la chimiothérapie en présence des extraits de plantes Beljanski (7,8,9,10), parfois elles sont négatives lorsque l’accumulation de substances toxiques crée une amplification anormale de leurs propres effets.
Les hormones et les précurseurs d’hormones ont des effets déjà clairement établis sur la déstabilisation des ADN. C’est très exactement ce que l’on observe dans le domaine de l’induction du cancer : les doses faibles de polluants, cancérogènes et autres substances n’ont, chacune séparément, qu’un faible impacte sur la (déstabilisation) de l’ADN (le génome), mais leurs effets sont additifs et cumulatifs, comme l’a largement montré Mirko Beljanski (1)(2)(3) et D.C.Malins ( 5)(6).
La déstabilisation de l’ADN est un phénomène peu étudié : on préfère ne parler que de mutations. Mais ce n’est pas le même mécanisme, et la déstabilisation favorise des mutations aléatoires ultérieures, les brins séparés d’un ADN étant beaucoup plus vulnérables qu’un ADN bien compacte.
Quant aux antibiotiques ou classes de substances proches, il est bon de rappeler leurs effets, parfois aux conséquences bien au delà de ce qu’on attendait : perturbation de la composition en bases (puriques/pyrimidiques) des ARN (11, 12), modifications drastique des bactéries réceptrices… (13)
Ceci pour dire que l’on ne maîtrise absolument pas les conséquences de ces produits que l’on répand partout dans le monde, que c’est jouer à l’apprenti sorcier, et très hypocrite de faire comme si on ne connaissait pas les conséquences de l’utilisation de ces substances. On ne sait pas tout, loin s’en faut, mais déjà on pourrait tenir compte de ce qui est connu. Or dès que cela dérange des intérêts financiers on s’empresse d’ignorer, de minimiser ou même de nier la réalité des faits.
Les abeilles disparaissent, la fertilité baisse, l’immunité aussi…”
– Monique Beljanski
1 : Mirko Beljanski .The Regulation of DNA replication & Transcriptio. 1st ed.Karger.
2 : M.Beljanski et al. Expl. Cell Biol.49 (1981) : 220-231
3 : L.Le Goff et al. Phys.Plant 64 (1985) :177-184
4 : L.Le Goff & Beljanski xpl ell iol. 53 (1985) : 335-350
5 : D.C.Malins et al. PNAS US 95 (1998) : 7637-7642
6 : D.C.Malins et al. PNAS US 91 (1994) : 13038-13041
7 : M.Beljanski, M.S.Beljanski Oncology 43 (1986) :198-203
8 : DL.Bemis et al. Int.J. of Oncology 29 (2006) :1065-1073
9 : DL.Bemis et al.J.of Soc.for Integrative Oncology 7 (2009) : 59-65
10 : J.Yu et al. BMC Cancer 12(suppl.1) (2012 : p.38
11 : M.Beljanski et al.C.R.Acad.Sci. 269 (1969) :240-243 (série D)
12 : M.Beljanski et al.PNAS US 68 (1971) :491-495
13 : M.Beljanski et al. C.R.Acad.Sci. 274(1972) :3116-3119 (série D)